Qu’est-ce qu’un produit intelligent?
Les produits intelligents emmènent une nouvelle dimension pour les entreprises. Ils viennent chambouler la nature même des chaînes de valeur et accroissent les possibilités d’avantages concurrentiels.
Les produits intelligents, ou produits connectés sont des objets reliés à internet dans le but de partager des informations sur lui-même, son environnement ou son utilisateur. Il comporte trois composants principaux : les composants physiques, « intelligents » et de connectivité.
Composants principaux des produits intelligents
Composants physiques
« Les composants physiques comprennent les pièces mécaniques et électriques ». Dans leur article, (Porter & Heppelmann, 2014) donne l’exemple d’une voiture.
Les composants physiques d’une voiture pourraient être le « bloc moteur, les pneus et la batterie ».
Composants intelligents
Pour ce qui est des composants intelligents, ils comportent différents éléments tels que des « capteurs, des microprocesseurs, le stockage de données, les logiciels, [etc.] ».
Pour reprendre l’exemple d’une voiture, des exemples de composants intelligents seraient les écrans tactiles, les lumières qui s’ouvrent automatiquement lorsqu’il fait noir, le système d’assistance au stationnement, etc.
Composants de connectivité
Finalement, les composants de connectivité comprennent les « ports [USB, ou autre], les antennes et les protocoles permettant une connexion avec ou sans fils ».
Selon Porter et Heppelmann, il existe trois formes de composants de connectivité. Les composants un à un, un à plusieurs et plusieurs à plusieurs.
Connectivité – Un à un
On parle de connectivité « un à un » lorsqu’un produit unique est connecté à l’« utilisateur, le fabricant ou [encore] un autre produit par le biais d’un port ou d’une autre interface ».
Par exemple, lorsque l’on connecte son téléphone à un véhicule via un câble USB ou par Bluetooth.
Connectivité – Un à plusieurs
Ce type de connectivité est représenté par un système central qui communique avec plusieurs produits simultanément. La communication peut être continue ou intermittente.
Connectivité – plusieurs à plusieurs
Ce dernier type de connectivité correspond à plusieurs « produits connectés à plusieurs autres types de produits ou sources de données extérieures ».
Qu’est-ce que les produits intelligents peuvent faire?
Les produits intelligents ouvrent de nouvelles possibilités pour les entreprises. Que ce soit pour le marketing, le service après-vente ou encore la conception des produits.
Les avancées technologiques ont permis de bâtir des batteries, des microprocesseurs, etc. de plus en plus petits et puissants. Les logiciels de traitement de données, les algorithmes et la connectivité permettent une infinité de nouvelles fonctionnalités pour les produits.
Dorénavant, les produits seront de plus en plus efficaces et adaptés à leur utilisateur puisque ceux-ci auront la capacité d’analyser leur environnement et les habitudes de leur utilisateur.
Exemple d’une montre
Par exemple, une montre munie d’un capteur optique et relié à un logiciel pour mesurer et analyser la fréquence cardiaque. Celle-ci pourrait détecter une anomalie du cœur et suggérer un rendez-vous avec un médecin.
De ce fait, on ne vend plus seulement uniquement un objet qui consiste à indiquer l’heure de la journée. On transforme le produit d’une simple montre à un outil de prévention de la santé. Les possibilités deviennent exponentielles.
Produits intelligents – Niveaux de capacité
Dans leur article « How Smart, Connected Products Are Transforming Competition », Porter et Heppelmann séparent les capacités des produits intelligents en 4 niveaux. Le suivi, le contrôle, l’optimisation et l’autonomie.
Chaque niveau de capacité amène de la valeur au produit. De plus, chaque niveau est préliminaire au suivant. C’est-à-dire que pour être au stade de l’autonomie (niveau 4), le produit doit pouvoir effectuer les trois autres niveaux (1- Suivi, 2- Contrôle et 3- Optimisation).
Niveau 1 : Suivi
À ce niveau, le produit est minimalement équipé de capteurs qui permettent de suivre l’état de ces performances ou celle de l’utilisateur. Ceux-ci permettront un suivi en temps réel et une historisation des données.
Avec l’aide de sources de données externes, pour conserver un historique de données, les compagnies pourront mieux analyser le fonctionnement et l’utilisation de leur produit.
Pour illustrer ce niveau, reprenons l’exemple de la montre avec un capteur optique qui permet de suivre sa fréquence cardiaque. À l’aide d’une application dans un cellulaire (source de donnée externe), on pourra même conserver un historique de données.
Niveau 2 : Contrôle
Lorsqu’un produit atteint le niveau de contrôle, il est maintenant possible d’actionner une commande à distance avec l’aide d’« algorithme intégré au produit ou résidant dans le cloud du produit ». Par « cloud », on insinue l’infonuagique.
Pour ce qui est des algorithmes, ce sont des règles dans la programmation du produit qui lui « ordonnent de répondre à des changements dans ses conditions ou son environnement ».
Par exemple, une voiture avec des essuie-glace qui détectent la pluie, puis se déclenchent. La voiture, le produit, répond aux changements de son environnement (la pluie) à l’aide de capteur.
On voit donc que le niveau 1 (le suivi) est un élément essentiel au niveau 2. Sans capteur pour suivre l’évolution du produit et de son environnement, le produit ne pourrait pas répondre de ceux-ci via des algorithmes.
Niveau 3 : Optimisation
La combinaison des niveaux 1 et 2 permet aux produits d’atteindre le niveau 3 de plusieurs façons. À force d’accumuler des données, il devient alors possible de développer des outils pour les analyser et accroître les performances du produit.
Pour illustrer ce concept, reprenons l’exemple de la montre. Le logiciel de la montre est utilisé par un ensemble d’individus. À force d’accumuler des données, les algorithmes deviendront de plus en plus précis et pourront détecter des problèmes de plus en plus subtils. Ce qui augmentera la valeur ajoutée du produit.
Niveau 4 : Autonomie
Le dernier niveau de capacité est l’autonomie. C’est-à-dire que le produit peut accomplir des tâches de façon complètement autonome. Au niveau le plus simple, Porter et Heppelmann donnent comme exemple l’aspirateur pour plancher Roomba d’ iRobot.
En effet, cet aspirateur utilise des capteurs et des logiciels pour scanner et nettoyer le plancher. En outre, l’aspirateur retourne tout seul à sa charge et peut être programmé pour passer à des moments précis de la journée.
Dans les cas les plus complexes, les produits autonomes peuvent en « apprendre sur leur environnement, autodiagnostiquer leur besoin de service [(maintenance)] et s’adapter aux préférences de l’utilisateur. » (Porter & Heppelmann, 2014)
Rendus à ce niveau, les algorithmes font usage de l’intelligence artificielle pour en apprendre sur leur environnement et leur utilisateur. Cela permet de continuellement optimiser le produit et le rendre autonome (pas d’intervention humaine).
Pour terminer, voici un dernier exemple de produit autonome. Certains drones s’autopilotent et se stabilisent face aux fluctuations de leur environnement tels que les variations du vent, la pluie, les obstacles, etc. Ceux-ci utilisent différents capteurs, caméras et logiciels pour arriver à ce niveau d’autonomie.
Conclusion :
Force est de conclure que les produits intelligents seront de plus en plus présents dans notre quotidien. Ils viendront bouleverser la chaîne de valeur des entreprises ainsi que leurs opérations. Que ce soit la conception de produits, le marketing, le service après-vente, etc. de gros changements sont à venir.
Pour terminer, la montée et la croissance fulgurante de l’intelligence artificielle viendront décupler les possibilités au niveau des produits intelligents. Ceux-ci permettront de transiger de plus en plus vers des produits autonomes. Pour le moment, seul l’avenir nous dira jusqu’où ces produits transformeront nos industries et nos habitudes de vie.
Référence :